L'intelligence collective de l'animal transposée à l'homme

Ce reportage fascinant nous invite à étudier d'un peu plus près la notion d'intelligence collective des animaux, avant de l'étendre au niveau de l'homme.


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Pour débuter, nous partons à Rome, afin d'assister au ballet majestueux de nuées d'étourneaux. Bien entendu, quand nous contemplons ces vols d'oiseaux, tout nous paraît réglé comme une horloge et nous ne nous posons pas trop de questions sur la façon dont ces volatiles opèrent pour former des figures si parfaites.... Pourtant, pour en arriver à ce point de coordination dans leurs mouvements, il doit forcément se passer quelque chose !

Une équipe de chercheurs décide d'installer son matériel de haute technologie sur les toits romains afin d'étudier d'un peu plus près cette mécanique grandiose. Ils en tirent un film en 3D et espèrent bien comprendre comment chaque individu du groupe procède pour communiquer avec son voisin direct.

L'avantage de se déplacer en masse est énorme pour les animaux, qui en retirent deux avantages : la sécurité, avec une protection efficace contre les prédateurs, et enfin, la nourriture avec une plus grande capacité à la repérer.

Ce qui est quand même curieux dans le cas des étourneaux, c'est qu'aucun animal dominant ne commande le mouvement d'ensemble du groupe, qui se coordonne de lui même. Comprendre comment fonctionne ce gigantesque ensemble n'en revêt que plus d'intérêt pour nos scientifiques.

La nuée reconstituée en 3D, André Cavagna (Université de Rome) nous fait part de ses observations : dans ce regroupement, chaque oiseau maintient constamment le contact avec six ou sept de ses congénères, quelle que soit la distance.

C'est ensuite au tour d'une colonie de fourmis particulières d'Arizona (Etats-Unis) d'être examinée en détail. Cette espèce d'insecte est longue d'un centimètre de long, elle est parfaitement aveugle mais sait pourtant parfaitement ce qu'elle doit faire pour que la fourmilière, dépourvue de toute hiérarchie quelconque, continue de vivre chaque jour. Deborah Gordon (Université de Stanford) étudie cette espèce depuis une dizaine d'années.

Le système de ces fourmis, parfaitement rodé à une échelle monstrueusement élevée (10000 à 12000 individus) pose la question de la communication dans un groupe si imposant. Jens Krause (Université de Leeds) testera en aquarium «un poisson robot» qu'il a confectionné lui même au sein de deux groupes de ces vertébrés. Existe-t-il une forme de démocratie au sein des bancs de poissons ?

Nous retournerons ensuite à notre bonne vieille fourmilière de l'Arizona, où notre équipe de chercheurs passionnés s'amusent à jouer des tours aux fourmis restées au nid à l'aide de billes imprégnées de l'odeur particulière de leurs camarades éclaireuses. Grâce à cet habile stratagème, nous en saurons plus sur le mode de communication de ces insectes.

Le secteur de la robotique s'intéresse de plus en plus à ce mode de vie chez les animaux, et tente de l'adapter à des inventions sans cesse plus perfectionnées les unes que les autres...Au point que l'on peut se demander sincèrement si l'on ne s'achemine pas vers le scénario catastrophe de Terminator !

Une autre leçon de ces études chez les animaux concernent nos comportements au quotidien. Sans nous en apercevoir, nous reproduisons des réflexes «de meutes», ne serait-ce que lors de nos déplacements journaliers, et certains de ces phénomènes de paniques de groupe ont déjà provoqués nombre de drames humains.

La dernière interrogation est d'une portée philosophique immense, en relation directe également avec la psychologie : peut-il exister une sagesse intellectuelle de groupe chez l'homme?

Cette question amène quelque temps après «une réponse de normand»... Le comportement collectif est omniprésent chez l'homme, il influence dans la prise de décision, mais la solution choisie n'est pas obligatoirement la meilleure, contrairement à l'animal !

Ce brouillard sur la ligne ne peut que nous rappeler à l'ordre sur les manipulations et autres complots de masse dont nous pouvons être les principales victimes. Que vous inspire ce documentaire ?